Le rédacteur en chef Dr. Ezzat Al-Jamal écrit : Hannibal Kadhafi… Dix ans dans la cellule d’une justice politisée — Le Liban sans justice : l’histoire d’un prisonnier politique dans un pays qui emprisonne la loi

Dans un pays censé être républicain et constitutionnel, la justice devient une arme aux mains des politiciens. La vérité est enterrée dans les couloirs des arrangements, et les droits de l’homme deviennent une marchandise à vendre et à acheter.
Hannibal Mouammar Kadhafi croupit depuis dix ans dans les prisons libanaises — sans procès, sans accusations prouvées, sans justification juridique valable. Ce n’est pas une détention : c’est un enlèvement politique.

Pas de justice, mais du chantage
L’affaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr remonte à la fin des années 1970 — à l’époque, Hannibal n’était qu’un petit enfant.
Alors, avec quelle logique peut-on emprisonner un homme pendant une décennie entière sans procès équitable ?
Et pendant ce temps, on apprend qu’une caution exorbitante de 11 millions de dollars serait exigée pour sa libération, avec interdiction de quitter le territoire.
Quelle justice se mesure en millions ? Quelle loi met un prix à la liberté ?
Si la liberté devient une marchandise, quelle justice reste-t-il à défendre ?
Justice et politique : un système effondré
Le cas de Hannibal n’est pas une exception, mais un symbole du déclin de l’État :
- Une justice politisée, soumise à la classe dirigeante.
- Un président effacé et silencieux face à l’injustice.
- Un régime confessionnel et corrompu qui préfère les puissants à la loi.
Résultat : le criminel est dehors, et l’innocent derrière les barreaux.

Au nouveau président de la République :
Si vous êtes vraiment un dirigeant, rendez à la justice sa dignité, ou admettez que vous n’êtes qu’une façade d’un système pourri.
Si vous ne pouvez pas rendre justice à un homme emprisonné injustement depuis dix ans, comment affronterez-vous les grands dossiers du pays ?
Au président actuel du Liban, Joseph Aoun :
Soyez un homme et libérez votre patrie, car le sud du Liban reste sous l’œil de l’ennemi sioniste.
Israël agit dans votre pays à sa guise.
Si vous êtes vous-même victime d’un système injuste, et que votre peuple l’est aussi, alors souvenez-vous : opprimer un Arabe musulman, alors que vous êtes musulman, est un crime moral et religieux.
Un appel populaire et professionnel :
Nous ne voulons ni chaos ni vengeance — nous voulons justice et dignité.
C’est pourquoi nous exigeons immédiatement :
- La libération immédiate de Hannibal Kadhafi ou son jugement public équitable.
- Une enquête indépendante et transparente sur les conditions de sa détention et sur les demandes de caution exorbitantes.
- Une réforme judiciaire réelle : des mécanismes pour empêcher la politisation et protéger l’intégrité de la justice.
- La poursuite des corrompus qui transforment la justice en instrument de chantage politique et financier.
- Une campagne nationale et internationale pour la libération du Sud par des moyens pacifiques, diplomatiques et juridiques.

De Beyrouth à Benghazi, une seule voix :
Libérez Hannibal Kadhafi immédiatement, ou jugez-le publiquement si vous avez quelque chose que vous appelez « loi ».
À ceux qui se réclament du courage et de l’arabisme :
Si vous êtes des hommes, montrez-le par des actes qui protègent la dignité et la vie, non par des mots creux.
Travaillez pour libérer la terre et les hommes, sans détruire la patrie.
Nous ne nous tairons pas.
Nous n’oublierons pas.
Nous ne pardonnerons pas l’injustice.
La liberté n’est pas à vendre, et la loi ne doit pas être falsifiée pour couvrir les bourreaux et enfermer les innocents.
Dix années d’emprisonnement sans procès ne sont pas un incident — c’est une blessure dans le cœur de la nation.
Ou bien la justice reprend sa place, ou bien nous devons admettre que la légitimité est morte.
La mémoire n’oubliera pas les complices, et l’histoire écrira leurs noms à l’encre noire.

Un ton juridique et un appel à la responsabilité
La loi n’est pas un privilège à acheter, et la justice ne se pratique pas dans le vacarme politique.
Nous exigeons clairement : un procès public ou une libération immédiate, une enquête indépendante et la responsabilité de ceux qui ont utilisé la justice pour se venger ou s’enrichir.
Quand un État échoue à appliquer la loi sur lui-même, il déclare officiellement sa propre chute.

Un avertissement aux dirigeants :
Le silence et la complicité avec l’injustice vous poursuivront comme ils poursuivent les coupables.
Le pouvoir qui protège l’injustice ne se protège pas lui-même : il détruit sa propre légitimité.
Si vous êtes de vrais hommes d’État, commencez par vous soumettre à la loi et par réparer les barreaux qui ont brisé le dos de la justice.
Sinon, que le monde sache : votre destin sera l’oubli et la honte éternelle.



