Ce qui s’est produit au Qatar ne se réduit pas à une crise qatari; c’est une gifle pour toute la nation arabe. Les explosions et les attaques à Doha — menées apparemment par Israël avec une complaisance américaine — ont fait tomber les masques : ni les États-Unis ni Israël ne garantissent la protection des peuples arabes lorsque leurs intérêts l’emportent.
L’Arabie saoudite, les Émirats et Bahreïn — désormais perçus comme des relais de l’ennemi sioniste dans le Golfe — ont fait pression sur Doha pour mettre fin à sa coopération militaire avec la Turquie. Et pourtant, les bases américaines n’ont pas servi de bouclier. Malgré les investissements massifs de Doha dans les infrastructures de sécurité, le résultat a été un assaut ciblant la capitale et des figures de l’opposition.
La leçon est amère : Washington n’est pas un allié infaillible ; ses « garanties » sont souvent conditionnelles et utilisables dans un cadre de politique étrangère transactionnelle. Les dirigeants qui ont cru à ces promesses se sont retrouvés exposés.
Ce constat dépasse la seule sphère diplomatique : il montre qu’une présence militaire étrangère sur un sol arabe n’équivaut pas nécessairement à une protection souveraine. Israël démontre qu’elle peut agir au-delà des frontières quand les calculs géopolitiques le permettent, et que certaines complicités internationales laissent des portes ouvertes.
La réalité régionale est marquée par la faiblesse: des dirigeants liés financièrement et stratégiquement aux États-Unis, incapables ou peu disposés à défendre la dignité nationale. Israël respecte la force et la détermination; l’hésitation et la complaisance rendent vulnérable. Les frappes contre Doha rappellent crûment qu’il n’existe pas de lignes rouges inviolables tant que d’autres intérêts priment.
La réponse politique doit être claire : reprendre le contrôle de la souveraineté, renforcer l’autonomie stratégique régionale, et cesser de parier sur des protections étrangères instables. Les peuples arabes exigent aujourd’hui responsabilité et courage. Il est temps de choisir entre la dignité et la dépendance.
